Deux anglophones se rencontrent (ft. Sasha Grayson)

Je me levais de ma chaise et sortis de mon bureau le temps de souffler un peu. Le nez plongé depuis des heures dans mes bouquins j’avais la tête remplis de chiffres, de nombres, de théorème. J’avais préparé les cours de la semaine prochaine ainsi que les devoirs sur table et les prochains exercices à faire. Je fermais la porte derrière moi et me dirigea vers la salle des professeurs. J’ajustais ma cravate tout en marchant d’un pas relativement rapide. Mes pas raisonnaient dans les couloirs. Du silence, rien que ça tandis que les élèves avaient quartier libre pour il ne savait encore quel méfait. Ils étaient forcement en train de préparer un mauvais coup et non pas de travailler comme je le désirais tant. Les devoirs, les contrôles tout ça n’avait pas pour but de les ennuyer mais bien de leurs faire apprendre les bases de la logique et de l’apprentissage. A croire que l’on était tous des tortionnaires et eux des prisonniers. Les enfants n’avaient que le mot “liberté” à la bouche. Et tout en soufflant et me passant une main dans les cheveux pour me recoiffer je continuais ma route vers la salle. Je pris alors les escaliers en grimpant les marches deux par deux.

Une fois arrivé au troisième étage je croisais quelques élèves qui me saluèrent. D’un signe de tête je répondis tout en continuant ma route. Une fois devant la salle d’une main ferme j’ouvris la porte. Personne. Ouf. Je n’avais pas encore pu discuter avec les uns et les autres et j’avais peur de devoir le faire en entrant. Il n’était pas facile pour moi de communiquer. Même si mon français était plus que bon j’avais peur de me tromper dans les mots, les confondre ou bien ne pas comprendre. Je fermais la porte derrière moi. Je n’avais qu’une envie : du café. J’avais limité cette drogue à trois ou quatre tasses par jour mais j’avais du mal à m’y tenir. Le café français était bien plus fort que celui d’Ecosse et j’avais une nette préférence pour le leur. Je me servis alors une bonne tasse tout en prenant soin de remplir la cafetière pour les personnes suivantes.

Je pris une chaise et m’installa près de la fenêtre pour mieux voir le paysage. Le vent sembla glacial et les feuilles mortes volantes ne me donnait guère l’envie d’en savoir plus sur la température extérieur. Je portais la tasse à mes lèvres quand j’entendis un bruit. Des rires dans les couloirs, des élèves surement qui préfèrent trainer plutôt que de réviser. Je bu une gorgée avant de reposer la tasse sur mon genou. Encore une fois j’avais envie de fumer. Mon paquet de cigarette dans la poche de ma veste me suppliait de venir en prendre une et de sortir. Mais je résistais et pris une autre gorgée du café. Soudain la porte s’ouvrit. Je tournais la tête et dans un grand sourire, je saluais la personne.

Quand la jeune femme entra, je lui fis mon plus beau sourire pour paraitre le plus amical possible. Mais elle eut l’air un peu gêné voir même troublée par ma présence. J’étais le petit dernier. Arrivé depuis peu je n’avais pas eu l’occasion de discuter avec les uns et les autres. Elle allait être ma vraie première conversation avec des adultes depuis mon arrivée. Elle s’était arrêtée net en ouvrant la porte à croire qu’elle ne s’attendait pas à voir quelqu’un dans la pièce. La jeune femme me salua et supposa évidemment que ce fut le petit dernier de la troupe.


Elle ferma la porte derrière elle puis alla poser sa sacoche sur la table. Je me levais au même moment pour mieux me présenter. J’étais bien plus grand qu’elle mais toujours avec mon sourire je lui tendis la main pour serrer la sienne.


Je n’avais aucune idée de son poste, de sa fonction. Néanmoins avec sa sacoche je me doutais qu’elle faisait partie de l’équipe éducative. Je passais une main sur mon menton. Je m’étais rasé un peu plus tôt dans la matinée cette petite barbe rousse qui me donné l’air typiquement Ecossais. Je n’avais pas envie dès les premiers cours d’être charrié, embêté par mes confrères et élèves. Je retournais m’assoir, toujours ma tasse à la main.


Je pris une autre gorgée avant de continuer à regarder le paysage. Ce n’était pas si différent de l’Ecosse, finalement. Et en pensant à cela j’espérais que mon accent n’allait pas gêner les discutions que j’allais avoir. Parfois il était assez prononcé et de temps en temps je le masquais presque intégralement. Durant un petit moment je n’osais rien dire, rien demander et pourtant j’avais un tas de question à lui poser pour mieux la connaitre. Cette femme m’intriguais. Ce teint pâle, ses grands yeux... j’avais envie d’en savoir un peu plus sur elle. Aller savoir pourquoi mais je la trouvais plus qu’intrigante. Fascinante? C’était peut-être un peu fort mais ce n’en était pas loin.

Je n’avais néanmoins jamais su comment aborder quelqu’un. Je n’étais pas très doué pour débuter une conversation tant que je ne connaissais pas la personne. Je continuais de boire mon café et tourna mon visage vers elle. Je l’observais quelques instants avant de détourner le regard et de faire comme si je n’avais rien fais.

Alors que j’avais posé mes questions ainsi que les réponses je m’attendais à une réponse directe. Une fois de retour à ma place je n’eus toujours pas de réponse, à croire que ma présence l’avait vraiment désarçonné. Finalement elle brisa le long et lourd silence en se présentant. Je me tournais vers elle et l’écouta : elle s'appelait Sasha et elle était professeur de langue. Parfait, moi qui me sentait un peu seul avec mon anglais. J'espérais un jour rencontrer cette personne une fois que j’avais été accepté au sein de l’établissement par le directeur. Je n’eu le temps de lui dire que j’étais enchanté de la rencontrer que déjà elle reprenait. A priori elle n’était pas dérangé par ma présence mais comment expliqué la pause qu’elle avait marqué en me voyant dans la pièce? Avait-elle du mal avec les relations humaines? Tout comme moi?

Je bu à nouveau dans ma tasse et termina le peu de café que je m’étais servis. Elle me demanda si elle pouvait me poser une question. J'acquiesçais d’un signe de tête et attendis. J’avais donc un accent et elle l’avait noté. Moi qui espérais tant ne pas le montrer si vite mais elle avait vu juste néanmoins elle n’arrivait pas d’où il provenait. Je me fis donc une joie de le lui expliquer.


L’anglais Ecossais avait quelques variations dans les prononciations et ça pouvait très nettement se noter quand je parlais ma langue natale. De plus nous utilisions des mots bien plus fréquemment que les anglais comme par exemple “outwith” (=hors de) plutôt que “outside”, mais cela était une autre histoire. J’étais venu en France spécialement pour travailler ici je n’avais donc pas pris le temps de contrôler entièrement mon accent même si j’avais étudier cette langue durant plus de 7 ans.


Plus les minutes passaient et plus j’avais envie de connaitre cette jeune femme. Etrange comme elle me captivait. J’attendais sa réponse et embraya sur le fait que j'étais content :


Je me levais de ma chaise tout en l’observant du coin de l’oeil. J’allais me servir une autre tasse de ce délicieux café. Je me tourna vers elle et lui demanda :


J’attendis sa réponse avant de retourner à ma place, face à elle. Je passais ma main dans mes cheveux rapidement et bu encore une fois le liquide fumant dans la tasse. C’était très silencieux ici et j’aimais ça. Dans les autres écoles que j’avais fréquenté il était presque impossible de parler convenablement tant le bruit était insupportable.

Sasha... m’intriguais. J’avais vraiment envie d’en savoir plus sur elle et tout cela m'obsédais. Elle était française mais elle avait été, semble-t-il un peu fier d’être une femme d’Europe. Elle demanda finalement un thé et je m'exécutais. Tout en faisant chauffer l’eau je me tournais et la regardais. Une fois fait je mis le thé en sachet dans la tasse. Je le lui servis avec un autre sourire et alla donc m’assoir en face d’elle.


J’avais bien évidemment dans mes bagages de quoi boire du thé. Une véritable boite de Nambarrie qui était la troisième plus grande marque de thé d’Ecosse. Chez moi on n’était pas trop porté sur le five o’clock tea mais j’en avais pris l’habitude ainsi que pour le café. Néanmoins à l’heure du thé si je n’avais pas de cours on pouvait me voir une tasse à la main, des petits gâteaux. Malheureusement je n’avais pas de tasse en porcelaine. A peine s’était-il perdu perdu dans ses pensées en observant l’extérieur qu’elle lui expliqua que c’était plaisant de voir quelqu’un qui prenait le temps de regarder par la fenêtre. Effectivement je regardais souvent à l’extérieur. Le paysage n’était pas si différent du mien hormis qu’en Ecosse s’était bien plus plat. Je plongeais mon regard dans le sien tandis qu’elle lança dans le vide qu’il y avait tellement de chose à voir. J’étais assez d’accord avec ses mots et c’est tout en buvant mon thé fumant. Elle secoua sa tête. J’avais noté qu’elle avait fait ça de nombreuses fois depuis son arrivée.

Sasha me demanda alors la raison du pourquoi de ma venue. Elle avait a priori entendu des rumeurs mais n’y avait guère prêté attention. Bien gentil de sa part et tellement rare. Je buvais une autre gorgée avant de lui répondre.


Je pris une autre gorgée avant de reprendre :


J’omis mes problèmes avec une élève que j’eus quand j’étais bien plus jeune et qui m’avais porté préjudice durant ma carrière dans mon pays. Ici au moins je partais de zéro.


J’omis mes problèmes avec une élève que j’eus quand j’étais bien plus jeune et qui m’avais porté préjudice. Je retournais la situation a mon avantage en lui demandant :

J’avais posé beaucoup de questions mais elle ne sembla pas s’en offusquer et y répondit sans problème. Elle m'expliqua qu’il y avait une expression bien particulière dont je n’avais pas bien saisis le sens. Les français et leurs expressions... Je me mis à sourie quand je l’entendis. Je l’écoutais attentivement et acquiesçais de temps en temps tout en buvant mon café. Pour ce qui était des “rumeurs” sur moi, sans en connaitre la raison on savait que j’avais eu quelques petits problèmes avant de venir ici. Je me crispais un peu et perdis mon sourire durant une longue minute. Mon visage se figea avant de reprendre son expression habituelle. Il fallait que je me contrôle. Heureusement pour moi celle femme était bien plus intelligente et ne prêtait guère attention aux bruits de couloir. Une chance pour moi. Elle plaisanta et me rassura quelques peu par la suite. J’avais encore une chance de me racheter mais à croire que mon passé ne me lâcherai guère.

Je bu une autre gorgée après avoir levé ma tasse en l’air comme pour la remercier de cette gentille phrase. Après toutes mes questions la sonnerie retentit. Je levais les yeux au plafond comme pour matérialiser le son que j’entendais. Puis les pas, les voix dans le couloirs : les élèves étaient sortit des salles de cours. Elle me fit remarquer que si j’avais cours il fallait que j’y aille mais par chance j’étais encore libre pendant une bonne heure encore.


Je pris encore une petite gorgée.


Elle m’avait tutoyé mais ce n’était une raison pour que je le fasse aussi sans son autorisation. J’étais face à elle et j’observais encore et encore ses manières. Je faisais ça constamment et n’arrivais pas à m’en empêcher. J’avais déjà noté qu’elle secouait souvent la tête et je trouvais ça drôle voire même mignon.


Dans les couloirs les élèves criaient, sautaient, couraient. Je me tus une petite seconde pour mieux comprendre le brouhaha extérieur. Je n’aimais pas beaucoup le bruit mais je ne pouvais pas non plus empêcher les enfants de s’amuser entre deux cours. Je me calmais donc et repris donc la conversation.


Ca me faisait plaisir de pouvoir partager un peu de mon pays avec quelqu’un ici. Ma culture était assez différente de celle de la France. Je n’y avais jamais d’ailleurs mis les pieds. La France m’avait toujours impressionné, de part sa gastronomie mais aussi pour les arts. Les personnes aussi, les habitants ainsi que la langue m’avait toujours fasciné et avant toutes ces déconvenues je n’avais jamais pensé à m’y installer. Puis soudain ça me fit tilt : elle avait bien dis qu’elle s’était décidée en entrant dans cette école. Elle était donc bien jeune même si ça se voyait physiquement parlant.


J’avais commencé à peu près à mes 25 ans, elle devait à peu près avoir dans cette tranche d’âge. Pour moi ça avait très bien commencé même si j’avais débuté dans un lycée d’Inverness qui n’avait pas forcément aussi bonne réputation que cet établissement ci mais assez pour que je puisse en apprendre plus sur la façon de gérer une classe. Tout ça bien sur avant de rencontrer la jeune fille et avec qui malheureusement j’avais eu une relation. Je repris mes esprits quand j’entendis un cri dans les couloirs puis des rires puis replongeais mes yeux dans ceux de la jeune femme.

La sonnerie n’était pas la plus agréable du monde et encore moins avec les gamins qui hurlaient de joie pour ces petites dix minutes de pauses entre chaque cours. Je m’étais un peu crispé mais ça c’était vite arrêté. Est-ce que j’allais me faire à ce son si désagréable? Je n’en savais rien mais je l'espérais bien sinon ce serait les migraines qui allaient m’attendre. Elle devait lire mais apparement j’étais bien plus intéressant que cette activité là. Je me mis à sourire comme un idiot, un sourire bien plus naturel que celui que j’arborais depuis le début de la conversation. Elle pencha sa tête et ne fixa que sa tasse qu’elle fit bouger pour faire tourner le thé. Une habitude qu’elle avait surement. Etrange je n’avais jamais vu personne faire ça. Etait-ce une habitude française? Quant à l’histoire du thé que je voulais lui faire boire elle semblait être partante mais dans une moue elle m’expliqua qu’elle allait surement ne plus pouvoir boire du thé en sachet comme il y avait dans la salle des profs et que nous étions justement en train de d’avaler.


Quand elle souriait c’était agréable. J’aimais bien la voir aussi gêné tout en étant aussi charmante. Je bu une autre gorgée et lui demandais donc depuis combien de temps elle enseignait : deux ans. Un tout petit bébé dans le monde l’enseignement par rapport à mes 12 ans d’expériences. Elle avait peur avant ses cours, l’envie de tout changer et d'améliorer le système scolaire tout comme moi quand j’avais son âge. Je me sentis soudainement beaucoup plus vieux, presque mort quand je pensais à toutes mes années passés à enseigner tandis qu’elle était encore élève. Sasha avala une gorgée avant de me poser trois questions auquel je répondis tout en posant ma tasse sur mon genou.


J’avalais une autre gorgée avant de reprendre.


J’avais eu beaucoup de mal à apprendre le français mais finalement avec beaucoup de patience et des cours du soir j’avais pu m’en sortir et maintenant je parlais presque parfaitement cette langue. Soudain les couloirs n’avaient plus autant de bruit. Je ne savais depuis combien de temps le silence était revenu mais ça faisait un bien fou.


J’aimais beaucoup la France et j’étais heureux d’y mettre enfin les pieds et surtout d’y enseigner. J'espérais ne pas tomber sur des élèves qui allaient user de ce manque de vocabulaire pour me piéger ou je ne sais quoi.


Je marquais une pause puis reprit presque aussitôt :


J’étais assez timide alors déjà que je parle à quelqu’un ça relevait du miracle alors pour le tutoiement il allait me falloir un peu plus de temps même si j'adorais déjà parler avec Sasha.

Plus la conversation avançait et plus cette femme m'intriguait. Que du positif rien de mauvais. Elle avait parfois ces moments d'absences que je trouvais plus qu’intéressant. Elle sortait de l'ordinaire et c'était sûrement ce qui faisait son charme. Les nouveaux enseignants de son âge étaient bien plus exubérants, impulsifs. Je préférais le silence, la poésie dans les mots et le repos des âmes. J'étais peut-être un peu vieux jeu mais c'est ce qui me plaisait chez les autres, je n'y pouvais rien. Elle répondait à mes blagues, semblait apprécier ma présence. Quand je lui parlais alors de mes années d'expérience et de la vieillesse soudaine elle regarda ailleurs quelques instants. Avais-je fais une bourde ? Est-ce que c'était des choses dont on ne parlait pas en France ? Je me sentis soudain un peu mal mais elle reprit le pas et m'expliqua que le stress était finalement un compagnon de route pour la vie. J’acquiesçais tout en souriant. Elle me faisait rire. Moi qui pensais que l'humour français était plus étrange que celui de mon pays. Pour ma prise de conscience pour cette langue elle lança que la pièce avait donc du succès ailleurs. Je me mis à sourire parce que je savais que c'était vieux mais en Écosse je n'en avais pas vu. J'avais du le commander sur un célèbre site d'achat et j'avais entendu patiemment son arrivée dans ma boite au lettre avant de le voir.


Elle me proposa gentiment de m'aider s'il y avait des mots sur lequel je butais. Elle avait raison c'était bien mieux qu'un dictionnaire. Mais elle s'était arrêté avant de finir sa phrase. Je la regardais, interloqué par cet embarras soudain qui s'était semble-t-il glissé entre nous. Je me mis alors à sourire et lui répondis sur le même ton.


Je repris alors sur l'Angleterre, elle devait sûrement en être passionné et moi j'y étais souvent allé. On avait un autre point commun et ça me faisait grandement plaisir. Elle y avait souvent séjourné et elle s'y sentait chez elle et c'était bien agréable à entendre. Peu aimait ce genre d'endroit où il faisait froid et gris et même s'il y avait une guerre entre Écossais, Irlandais et Anglais, je m'y sentais chez moi comme une culture dont on était obligé d'en apprécié la finalité. J'avalais une dernière gorgée et lui répondis :


Je me mis à sourire aussi parce que je trouvais ce sentiment si mignon dans sa bouche. Étrange, je venais à peine de la rencontrer. Sasha pencha la tête tandis que je pensais à tout ça. Le vouvoiement était bien plus simple pour moi car je l'avais appris de cette manière. Je m'y ferai mais ça allait mettre du temps. Elle lui proposa alors d'aller visiter la bibliothèque, les lieux. Je n'avais trop eu le temps de le faire car les cours avaient très vite repris. Je me perdais parfois mais avec le temps j'allais bien me faire aux lieux et apprendre à reconnaître les coins et recoins.


J'avais été très pris par la préparation de mes cours et le soir je préférais aller me coucher ou bien lire que d'aller me balader dans les couloirs au risque de me perdre. Je me mis à sourire pour la millième fois depuis le début de la conversation.


Je posais la tasse sur la table avant de me remettre dans ma position initiale. Je l'observais quelques instants tout en attendant sa réponse. Je n'arrivais pas à définir la jeune femme. Il m'était impossible de savoir à quoi elle pouvait penser et c'était peut-être ce côté mystérieux et complètement différent des autres qui m'intriguait au plus haut point. Je penchais la tête et sans tourner sept fois ma langue dans ma bouche je lâchais :


Je me rendis compte de mes mots et je me mis à rougir. Mes oreilles devinrent chaudes et je sentais mes joues faire de même. Je tournais mon visage sur le côté et observais le paysage en espérant qu'elle ne prenne pas ça mal ou bien qu'elle pense à une drague mal faite. Je regardais les arbres et les feuilles virevolter en croisant les doigts pour que cette soudaine déclaration, bien que très gentille et loin d'être salace, ne brise cette nouvelle relation.

Je l’observais, une main sur la table et la seconde sur ma cuisse. Elle me proposa d’aller au cinéma et je me mis à rire, quant à la langue je réfléchissais à ses mots. Oui il y avait parfois des failles, des choses que l’on était incapable d’expliquer. Je me frottais la main sur la barbe tout en regardant le plafond.


Soudain la jeune femme proposa de nombreuses choses, j'arquai un sourcil, un sourire au coin des lèvres. Sa langue à lui, lui donner les ficelles à cette jeune femme qui semblait tant en connaitre sur son pays. Elle s’était levée et marchait soudain tout en continuant à émettre des propositions d’activités. Je la laissais continuer jusqu’à ce que sa phrase se finisse en un murmure. Je me mis à sourire tout en l’observant et en se ravisant à peine.


Je me levais lentement.


Elle proposa alors soudainement d’aller tard le soir à la bibliothèque alors que les pensionnaires seraient couchés puis se ravisa, ou presque, en portant sa main sur sa bouche. Je me mis à ricaner.


Je me raclais la gorge tout en grattant le menton. Je me mordis la lèvre avant de sourire une nouvelle fois. Je me penchais sur le côté, attrapa ma tasse et me dirigea lentement vers elle pour récupérer la sienne en tendant la main.


Une fois fait je tournais les talons et alla jusqu’à l’évier pour les nettoyer. Je fis couler l’eau, mis du liquide vaisselle et lava rapidement les deux tasses. Sans un mot j’attrapais un torchon et les essuyais. Je me tournais et collais mes reins contre le comptoir.