Prendre du recul (with Sacha)

En entendant la sonnerie qui concluait les deux interminables heures d'Anglais Calliopée poussa un long soupir de soulagement, elle allait enfin pouvoir quitter la salle, réentendre du français et ne pas devoir répéter des mots qu'elle ne comprenait même pas. Pour une fois elle avait tenu, elle était resté sage pendant tout le cour, pendant les deux heures, miracle de sa part, bien évidemment elle n'avait pas tout écouté et on pouvait apercevoir des tas de petit dessins sur son cahier mais elle n'avait pas fait une seule remarque, pas envoyé ne serait ce qu'un minuscule bout de papier. Elle s'était retenue de crier au moment où la prof leur avait imposé des places, plaçant Persé bien trop loin de Callie aux yeux de cette dernière.

Mais elle ressentait maintenant le besoin de sortir et vite, se retrouver seule, sans la foule, sans même Perséphone, se retrouver seule avec elle même pour méditer sur ces premiers jours, cette première nuit. Ainsi alors que les autres attendait sagement que la prof les autorise à sortir, Calliopée se leva d'un bon et attrapant son sac, elle sortit en courant fessant claquer la porte derrière elle, le bruit résonna dans tous le bâtiment. Elle se doutait qu'elle allait s'attirer des ennuis mais elle s'en moquait au fond, elle était déjà prisonnière ici, c'était déjà une punition. Tant pis pour les efforts qu'elle avait fournit pour se montrer sage, elle allait de toute façon dévoiler sa vraie nature.

Elle gravit les escaliers à toute vitesse, elle savait où aller, loin des autres, elle se dirigea d'un pas assuré vers le dernier étage, lieu interdit, autre source d'ennui en perspective, autre chose dont elle se moquait royalement. Elle ouvrit une porte, un peu plus discrètement cette fois et envoya voler son sac. Elle avait un peu de temps devant elle, elle se moquait totalement de louper un repas, vu ce que c'était en plus, elle ne manquait pas grand chose. Elle se rapprocha d'une fenêtre et jeta un œil vers l'extérieur, si elle était là ce n'était pas exclusivement pour se retrouver seule mais aussi pour prendre de la hauteur et repérer avec un peu de chance une sortie, un moyen de fuir, de retourner à Angers, là où mine de rien se trouvait sa vie, ou son semblant de vie, ses quelques repères, les choses qui hier encore était stable.

Une larme coule sur la joue de la petite fille car malgré tout derrière son masque de petite rebelle il y a une gamine énervé, effrayé. Elle désire retrouver le foyer car même si elle se plaignait tout le temps là bas, elle se sentait bien , à sa place avec les autres enfants, des gosses comme elle, rejeté par leur proches, à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Elle vas s'asseoir en boule sur un pupitre abandonné en plein milieux de la pièce. Elle continuait de pleurer, elle était heureuse d'avoir choisit de s'isoler, elle ne supportais pas qu'on la voit pleurer, elle se montrait faible et ce n'était pas vraiment une chose à montrer quand on vit comme elle, car les gamins trop faibles se retrouvent bien vite souffre douleur.

Elle soupira, ce qu'elle supportais le moins ici ce n'était pas toutes ces règles, c'était simplement le fait que Persé et elle soit séparées dans les chambres, ça n'avait été fait qu'une autre fois et Callie s'était laissé mourir de faim à cause de ça, elle voulait sa sœur, ce n'était pas un caprice de gamine, elle en avait simplement besoin, car sans elle il lui était tout simplement impossible de dormir, elle repensait à tout plein de choses, était envahit d'un tas de peur que seul Persé parvenait à calmer. Calliopée continuait de pleurer, elle se moquait bien des sanctions, elle était bien ici et elle ne comptais pas réapparaître avant un moment, quitte à sécher les cours de l'aprem.

Elle descendit de la table et retourna vers la fenêtre pour chercher une issue, il y'en avait forcément une, ils ne pouvaient pas être enfermé ici. Malgré tout elle dût vite se rendre à l'évidence, il n'y avait aucun moyen de s'enfuir, la seule entrée et sortie était l’impressionnant portail en fer, bien trop serré pour se glisser entre les barreaux et bien trop haut pour être escaladé. Callie s'éloigna de la fenêtre, la tristesse avait céder sa place à l'énervement, elle ressentait l'envie de casser quelque chose et le bureau sur lequel elle était assise quelques secondes auparavant dût subir sa colère, elle donna plusieurs coup de pied sur l'objet, oubliant la discrétion car cela produisit une suite de bruit métallique assourdissant.

La porte s'ouvrit d’ailleurs et Calliopée s’arrêta net, elle avait toujours son petit air énervé sur le visage mais ses yeux, eux, étaient rouges et gonflés trahissant les larmes que la jeune fille avaient versés. Elle regarda la silhouette et la seule chose qu'elle parvint à sortir fût :
- « Et merde ! »

Calliopée reste figé, prête à subir la punition qui vas tomber, c'est plus que certain. Face à elle la prof d'anglais, celle là même dont elle vient de quitter le cour avec fracas, Callie soupire, elle se désespère elle même, il lu aurait suffit d'attendre quelques secondes et de sortir d'une façon neutre mais nan, il a fallut qu'elle fasse une sortie à la Calliopée, plantant Persé par la même occasion, et mince Perséphone, elle voulait la voir maintenant mais ça ne serait pas pour tout de suite, hors de question de partir maintenant qu'elle n'était plus seule. Elle vas regarder la prof, attendant l'orage, résigné, elle en a vu tellement d'autre.

La première phrase de la femme fait naître une vague de commentaire dans l'esprit de Callie, pas un mot convenable ? Encore heureuse qu'elle ne connaisse pas vraiment Calliopée car ce genre de mot ce n'est pas grand chose pour elle, il lui arrive de passer sa journée à jurer et d'une façon bien moins élégante, elle s'est contrôlée en quelques sortes. Et l'autre phrase de la prof, fait naître au contraire une vague d'indignation, qu'est ce qu'elle sous entendais par là ? De la peine, elle n'en avait pas, la tristesse n'était pas un sentiment qu'elle connaissait. Elle relève le menton, croise les bras essayant de se donner un air fier, hors de question de paraître faible. Elle fixe la prof une étincelle de colère dans le regard.

On cris dehors, fessant trembler Callie, tout doucement, d'une façon presque invisible, elle se dit que c'est partit, son compte est bon. Elle s’apprête à répondre, mentir ne ferait qu'empirer les choses. La prof lui jette un regard et finit par la doubler en se dirigeant vers la porte, lui fessant signe de se taire. Callie regarde la porte se fermer en se demandant ce qui vas se passer, elle n'est pas rassuré, on ne fait jamais grand-chose pour elle alors la protéger alors qu'elle est en tord c'est une chose improbable à ses yeux et pourtant, ça semble être ce qui se passe car elle entends ce qui se dit dans le couloir, une histoire de fenêtre, la petite se demande pourquoi la jeune femme fait ça ;

Elle soupire et décide de se cacher pour se calmer un peu, elle n'a pas appréciée que la prof lui fasse remarquer ses yeux bouffis. Elle vas se planquer sous la table contre laquelle elle a passé sa colère. Elle soupire et vas se rouler en boule plaquant ses jambes contre sa poitrine, les enserrant de ses bras. Elle se calme, ses yeux perdes leur couleur rouges, se donnant un air un peu moins pitoyable, elle ne comprend pas vraiment l'air de la prof et les raisons qui l'ont poussé a réagir de la sorte.

Elle ne sait pas que penser car elle en veut à la prof d'anglais, pour l'avoir séparé de Perséphone, alors qu'elle n'avait rien fait, strictement rien fait, ça la décourage d’ailleurs car pour l'instant hormis leurs éclats de rires pendants la réunions les jumelles n'avaient rien fait et pourtant elle avait l'impression qu'on les punies, en les séparant aussi souvent que possible. Elle frissonne en entendant la porte se rouvrir, elle jette un œil mais n'aperçoit qu'une paire de pieds, signifiant donc que la prof à repoussé l'intrus.

Calliopée frissonna lorsqu'elle sentis le regard de a prof sur elle, elle savait très bien que sa cachette était pathétique mais elle n'avait rien trouvé d'autre, elle voulait simplement être seule mais ce n'était visiblement pas possible, il y a avait dans cette école encore plus de monde que dans n'importe lequel des foyers où elle avait été et les surveillants partout en permanence, oui Calliopée se sentait prisonnière, ce n'était pas la première fois de sa vie, loin de là mais cette fois c'était bien pire car elle savait très bien qu'elle ne pourrait pas faire grand chose pour s'évader. Elle se ferma un peu plus sur elle même toujours dos à la jeune femme, essayant de lui montrer que parler était la dernière chose qu'elle souhaitais.

Les paroles de la prof firent monter en Callie un tas de ressentiment, elle était assez grande pour gérer ses fautes, elle n'avait pas besoin d'aide, elle n'avait rien demandé à personne, elle n'avait besoin de personne, juste de Perséphone, elles deux c'étaient suffisant. Elle ne regarde toujours que ses genoux mais elle murmure :
- « Je ne vous ait rien demandé ! On a besoin d'aucun adultes ! »
Calliopée soupira doucement, où était Persé en ce moment ? Elle donnerait cher pour la retrouver, elle voulait être dans ses bras et lui parler des heures durant, la regarder rire et pleurer ensemble car c'était la seule personne auprès de qui elle se laissait aller à ses sentiments.

Elle ferme ses poing, c'est maintenant de la colère qu'il emplit ses petits yeux car elle n'a pas de chagrin, d’ailleurs elle déteste ce mot, ça minimise ce qu'elle ressent en elle, comme si les sentiments d'un enfant n'étaient que broutilles. Elle se glisse hors de la table, marche doucement aussi loin que possible de Sasha, ne surtout pas être trop près des adultes et ne jamais leur accorder sa confiance, c'était là leur philosophie à Perséphone et à elle. Nouveau soupir :
- « Je pense que je suis censé vous remercier mais que voulez vous je ne suis qu'une petite fille ingrate, une gamine sincèrement méchante et … ah oui un véritable monstre ! »
Elle n'invente rien, tout ça sont des remarques faites par les familles d’accueil sur sa sœur et elle, marqué par l'assistante sociale sur leur dossier, celle là, oh celle là si elle la tenait.

Ses yeux s'emplissent de larmes, pas de tristesse mais de rage cette fois, face aux paroles des adultes, face à l'injustice qui règne ici, face à son incapacité à se tirer d'ici, son poing vas percuter l'armoire qui lui fait face, pas vraiment solide puisque sa main traverse la paroi. Elle la retire vivement, le bois est rentré sous la peau, lui entaillant la main plutôt profondément, ça saigne, mais elle n'a pas mal. Elle secoue sa main et la regarde légèrement hallucinés, elle ne cri pas ne pleure pas, elle reste figé devant l'amas de chair qu'est devenu sa main.